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Le blog de Baidy Maguiraga

30 août 2023

Post du 04 juin 2020 la veille de la première marche du M5 RFP

 

Nous sommes dans une période très difficile pour le pays. Pour ne pas dire plus, nous sommes dans une démocratie et ceux qui veulent marcher pour exprimer leur mécontentement ont le droit de le faire c’est évident. Malheureusement certains propos tenus par des Responsables de cette manifestation font froid au dos. J’ai entendu la classification entre bons et mauvais maliens ; je crois tenir de tels propos n’est pas responsable.

 

Indépendamment du débat sémantique ce qui est dangereux c’est l’éventualité du saut dans l’inconnu, ayant en mémoire l’épisode Sanogo et ses conséquences. En observant attentivement la situation on se rend compte que l’alternative n’est pas définie, l’objectif c’est tout simplement la chute de IBK. 

 

Les Organisateurs auraient beaucoup gagné s ils avaient fait des propositions dans ce sens. Mais espérons qu’ils vont travailler dans ce sens, car tout a été discuté lors du Dialogue National Inclusif 

 

Notre analyse d’il y'a un an qui nous a guidé dans la Gestion du Pouvoir n’a pas changé car les problèmes sont toujours là, même s’il faut reconnaître qu’il y eut des avancées significatives dans leur résolution.  Ce qui est dommage c’est que nos alliés ne nous ont pas aidé avec les derniers arrêts de la Cour Constitutionnelle, Il aurait été tellement plus simple de valider les résultats provisoires donnés par le Ministère de l’Administration territoriale qui sont dans l’ensemble moins contestés que ceux de la Cour Constitutionnelle.

 

Mais comme on dit à quelque chose malheur est bon   la mauvaise gestion de l’imbroglio électoral par la Cour Constitutionnelle doit nous servir de leçons vers des réformes institutionnelles profondes. Le Dialogue National Inclusif a précisé par des résolutions et des recommandations ces réformes. La tenue des élections législatives a montré le pouvoir de l’argent pour avoir des députés, aussi bien pour les avoir par le vote que pour les acheter. 

 

Toutes les forces vives doivent travailler ensemble pour élaborer dans la concertation toutes les réformes qui vont dans le sens de la justice, dans le sens de la transparence la plus possible lors des élections afin que l’Exécutif soit le moins contesté possible.

 

 Les priorités pour moi sont :

1. La constitution dans laquelle ; a) le scrutin doit être proportionnel,

b) le mandat du député (ou du conseiller) est un mandat pour le Parti sous les couleurs duquel il a participé aux élections c) le renforcement de la justice

2. la création de l’Organe Unique de Gestion des élections qui proclamera seul les élections comme au Ghana

3 Les réformes administratives 

La liste est loin d’être exhaustive 

Conclusion 

1 Marcher pour exprimer son mécontentement est normal, Ceux qui veulent marcher ont parfaitement le droit de le faire. Mais tenir des propos haineux eu égard à la situation difficile que connait le pays n’est pas responsable. 

2 Le pays a trop souffert et nous devons nous unir, travailler dans un esprit d’ouverture et de consensus pour gérer les problèmes.

 

Baidy  Maguiraga

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22 août 2023

PLAIDOYER POUR DES ÉLECTIONS CRÉDIBLES

 

 

Le rôle des partis politiques

 

Les partis politiques sont incontournables dans une démocratie.Ils ont comme ambition la conquête et l’exercice du pouvoir.

Ils sont, avec les organisations de la société civile, les garants des libertés démocratiques. Un de leurs objectifs est la lutte pour le développement du pays et le bien-vivre ensemble.

 Le financement des partis politiques

Dans une démocratie représentative, la vie politique a comme piliers les partis politiques. Ils sont censés jouer un rôle déterminant dans la bonne gouvernance du pays. Ils s’occupent également de la formation des citoyens dans un cadre démocratique, et jouent un rôle oh combien important au niveau social.

Les partis politiques ont cependant besoin de moyens financiers de plus en plus importants pour remplir leurs missions. D’autre part, les effets néfastes de l’argent doivent interpeller tous les patriotes soucieux du devenir du pays. En effet, les partis politiques doivent être indépendants des oligarques, sous peine de mettre en péril, entre autres, l’intégrité territoriale du pays. Toutes ces raisons justifient la mise en place d’un cadre juridique pour leur financement.  Au Mali, la charte des partis politiques définit ce cadre.

Le financement des partis politiques permet également de pallier certaines injustices liées à nos traditions, comme la place rétrograde réservée aux femmes. 

La loi n° 2015 – 052 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans certaines fonctions nominatives et électives, en imposant le quota 30%, va dans ce sens. Même si dans certains pays ce quota est de 50%, on ne peut nier son impact positif sur l’émancipation des femmes au Mali.

 L’Etat doit favoriser le financement des partis politiques au regard de la place importante qu’ils jouent dans la sauvegarde de la démocratie dans le pays.

 

 Le respect des délais de la Transition

La situation du pays exige que les responsables se rencontrent pour trouver des solutions consensuelles aux problèmes du pays.

Le retour à l’ordre constitutionnel à la date prévue est impératif. Il y va de la crédibilité des responsables de la Transition. Bien entendu, ce retour doit se faire à travers des élections libres, crédibles et transparentes.

 L’Audit du fichier électoral

Le fichier électoral a toujours été une pomme de discorde car le plus souvent les Audits ne sont pas à la hauteur.

Pour ces élections, la classe politique et la société civile doivent être impliquées dans l’élaboration des termes de référence (TDR) de l'Audit.

Nous devons penser au Mali et trouver des voies et moyens adéquats pour des élections transparentes, gage de développement et de stabilité pour le pays.

 La loi électorale

Elle doit être relue. Une transition politique doit être caractérisée par la recherche de l’inclusivité et du consensus dans toute prise de décision. Notre propos n’est point de revenir sur les écueils de cette Transition que nous avions du reste stigmatisés plusieurs fois.

Nous estimons qu’il n’est pas encore tard et qu’une relecture de la loi électorale allant dans le sens   de l’organisation d’élections crédibles est nécessaire.

Dans une élection, deux points sont parmi les plus importants pour assurer sa crédibilité :

1. L’identification des électeurs

2. La transmission des résultats

Sur le premier point, il faut des cartes d’électeur biométriques. Le référendum s’est déroulé dans des conditions chaotiques (la loi électorale fut modifiée pour faciliter le vote, sans la contrainte d’avoir la carte d’identité biométrique…) alors qu’une identification biométrique (électronique) avant de pouvoir voter est un gage de fiabilité des élections

 La transmission des résultats bureau de vote par bureau de vote, en ayant recours aux nouvelles techniques de l’information et de la communication à travers des tablettes électroniques, contribuera également à garantir la transparence des scrutins.

La tenue d’élections libres, crédibles et transparentes doit être un impératif pour tout Malien soucieux de la situation de crise multidimensionnelle que subissent les populations. Il faut espérer que les résultats seront publiés dans les plus brefs délais, bureau de vote par bureau de vote, et que le perdant félicite le gagnant

Ce faisant, les conditions d’alternance seront créées et on évitera des coups d’Etat récurrents qui freinent le développement du pays.

 

Baïdy Maguiraga

maguiblog16.canalblog.com

17 août 2023

A quand la fin des coups d'état en Afrique ?

 

Le coup d’état contre le Président Bazoum est étonnant et inquiétant.

Étonnant car je ne vois aucune raison qui tienne la route, ni de manifestations importantes demandant sa démission, ni de tensions sociales ou politiques.

Inquiétant car on est en train de cheminer vers des changements intempestifs, inappropriés, dangereux au gré des sauts d'humeur de certains pour peu qu'ils aient une once de pouvoir de déstabilisation.

De façon générale les coups d’état doivent être condamnés car, ils, faussent le jeu démocratique, freinent le développement et le plus souvent brident les libertés démocratiques.

Ce coup d'état contre le Président Bazoum doit être condamné avec la dernière énergie.

Pour avoir séjourné longtemps au Niger   je peux témoigner que la démocratie y  a fait un bond qualitatif depuis la conférence nationale de 1991 (avec quelquefois  des ruptures de l’ordre constitutionnel..), mais surtout depuis l’avènement du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS TARAYA) au pouvoir.

Le Niger est un pays politiquement plus avancé que le Mali.

Au niveau législatif, depuis l’avènement de la démocratie, aucun parti n'a eu à lui tout seul la majorité des députés contrairement au Mali où le parti présidentiel a le plus souvent la majorité.

Bazoum   figurait avec l'ancien premier ministre Hama Amadou parmi les principaux acteurs de leur conférence nationale de 1991. Contrairement à Hama Amadou, qui avait occupé de hautes fonctions Bazoum était presque un inconnu, un enseignant syndicaliste. Il a défendu avec brio le camp du changement   qui a porté au pouvoir le premier président démocratiquement élu Mahamane Ousmane.

IL a été plusieurs fois ministres et, fait important à souligner, dans la déclaration des biens des membres du Gouvernement il était parmi, les moins riches bien qu’étant Président de la république, et, ayant occupé de hautes fonctions de l’Etat …

Il ne s’agit point ici d’être son laudateur, loin s’en faut ! mais de faire connaitre ses qualités d’homme d’état, qualités de nos jours rarissimes. Son nom n’a été évoqué dans aucun dossier de délinquance financière contrairement à certains de ses camarades impliqués dans des scandales avant son accession à la présidence de la république en avril 2021.

Au plan sécuritaire le bilan de Bazoum contredit à l’évidence les déclarations des putschistes. L’insécurité au Niger est de loin moins intense qu’au Mali ou au Burkina, deux pays frontaliers confrontés aux mêmes problèmes que le Niger

Comme dit un adage 《 Dieu, préservez-moi de mes amis, de mes ennemis je m'en charge 》

Prions pour que la raison gagne sur les sentiments ou les frustrations.

 

                                    Baidy Maguiraga

17 août 2023

Choguel feu follet ou Deng Tsiao Ping malien ?

 

 

 

De Deng Tsiao Ping

《Peu importe que le chat soit noir ou gris, l'important c'est qu'il attrape les souris》

Choguel prône

 Les trois D Défense Diplomatie Développement,

Vive l'ère du Développement !

 

Deng Tsiao Ping était le puissant dirigeant du Parti communiste chinois

Choguel est le Puissant dirigeant d’une branche du M5-RFP

 

Deng Tsiao Ping fut un revenant de l’après Mao, l’après 《La bande des 4》

Choguel est un revenant de la révolution de mars 1991.

 

Choguel    jette l’opprobre sur les acteurs de la révolution de mars 1991.

 

Choguel qui a nourri par des déclarations le populisme au Mali   revient sur terre.

Deng Tsiao Ping a rassemblé

Choguel a divisé le M5-RFP

 

Faut-il comparer Choguel   à Deng Tsiao Ping ou à feu follet ?

 

L’histoire nous le dira....

 

Baïdy Maguiraga

27 décembre 2022

Les éclairages du Pr Ali Diallo sur la Transition

 Un message long mais très instructif un plaidoyer pour le rassemblement de tous les maliens pour la défense des libertés démocratiques acquises au prix de sacrifices de vie des martyrs, de privations de toute sorte. Sacrifices qui ont eu pour conséquence l’avènement de la démocratie avec la liberté de se réunir de créer des partis politiques ....

 Le Pr Ali Diallo a montré à travers plusieurs exemples que civils et militaires doivent jouer ensemble, chaque groupe sa partition...

Dans 《 La mort de Chaca 》 de Seydou Badian, Chaca disait à son confident NDlébé je cite   de mémoire :

《...Le Pouvoir est comme une source claire et limpide on la regarde on s'y regarde, on admire sa limpidité mais au fond de cette source le sable n'est pas toujours pur il est bien souvent mêlé à la boue...》

Pour abonder dans le même sens que le Pr Ali Diallo, je conseille à nos jeunes Colonels (dont je ne doute point de leur patriotisme) de faire en sorte que les tensions soient aplanies, que les forces vives se rassemblent dans leur diversité en vue de trouver de solutions aux problèmes du pays.

Ils doivent se méfier des Conseillers qui les poussent à rester le plus longtemps possible au pouvoir.

Ils doivent écouter aussi attentivement ceux qui ne sont pas d’accord avec leur politique et qui le font savoir.

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3 décembre 2022

Un pays bloqué.

 

A la situation de crise multidimensionnelle s’est ajoutée une joute feutrée pour le pouvoir. un climat de lendemain incertain règne, le pays est bloqué.

Les militaires savent pertinemment que leur stratégie de rester ou garder le Pouvoir d’une façon ou d’une autre, bat de l’aile.

Ils cherchent dans un premier temps à se débarrasser de Choguel qui résiste et manœuvre pour rester Premier ministre. Ce dernier, dans la situation actuelle, devrait songer d’abord à sa santé, précaire.

Le décret nommant le Colonel Abdoulaye Maiga Premier ministre par intérim, contrairement à la tradition   gouvernementale, prouve à suffisance qu’il n’est pas en odeur de sainteté auprès des militaires. Il le sait bien, mais s’obstine et fait pression pour garder son poste.

 L’ambition, la soif du pouvoir et peut-être la pression de son entourage, l'empêchent d’avoir une attitude plus sage en démissionnant. A travers ses derniers actes posés et ceux de ses affidés, il se ridiculise. C’est vrai que l’homme n’est pas à une contradiction près !

D’autre part, Choguel est loin d’être un rassembleur, au contraire il divise. A preuve, l’état de dégénérescence dans lequel se trouve le mouvement M5 - RFP, plutôt dans lequel il a entraîné ce Mouvement.

Une réaction mal à propos du gouvernement

Dans cette situation de crise, la réaction du Gouvernement est venue mal à propos face à l’annonce du gel de l’aide française (Interdiction faite aux activités des ONG financées par la France). Le Gouvernement semble n’avoir pas évalué à sa juste valeur cette mauvaise décision qui concerne même l’aide humanitaire.

L’aide publique est un instrument de la solidarité internationale. Les Nations Unies ont estimé en l'an 2000 que l’aide publique des pays développés devrait atteindre 0.7 % de leur revenu national brut. Une directive prise dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

 

Cette situation de réduction de ressources nécessaires pour les populations (assistance sociale et éducative, construction d’infrastructures non assurée par l’Etat,) aura pour conséquence, dans ces moments difficiles pour les populations, l’intensification de la précarité alimentaire.

 

Elle est d’autant plus regrettable qu’elle semble improvisée, car le gouvernement annonce une évaluation prochaine des conséquences de cette suspension.

Un Premier ministre neutre

Plusieurs partis politiques souhaitent le départ du Premier ministre Choguel Kokala Maiga et l’amorce d’un grand mouvement de rassemblement de tous les fils et filles du pays pour la recherche de solutions à cette crise qui perdure.

Le CADRE des partis et regroupements de partis politiques, un des regroupements les plus actifs, qui a pour objectif le retour à l’ordre constitutionnel, a, au cours d’une Conférence de Presse tenue le samedi 26 novembre 2022, demandé, « ... Un dialogue républicain avec la classe politique et la société civile » afin de « ...dégager un large consensus autour de la gestion et la conduite de la transition »

Le CADRE demande également « ...La nomination d'un Premier ministre non partisan, consensuel, compétent, intègre et ayant une connaissance avérée des dynamiques politiques, économiques et sécuritaires du pays, et, ce, conformément à la Charte de la Transition »

La nécessité d’unité de la classe politique

Les partis politique de façon générale ont opté pour une stratégie de ne pas se mettre en porte à faux par rapport à la Transition. La situation délétère du pays leur donne sans doute raison, ce, dans le souci de faciliter le retour à un ordre constitutionnel.

Sur la nouvelle constitution et plusieurs autres points, des positions courageuses et convergentes sont prises.

L’heure est au rassemblement, au dialogue autour d’un Premier ministre civil, neutre, pour la conduite de la Transition vers un ordre constitutionnel

Cette stratégie prospérera-t-elle ?

Espérons que les Autorités seront sensibles à ce plaidoyer...

 

   Baidy Maguiraga   maguiblog16.canalblog.com

 

4 avril 2021

Observations sur le manifeste de l'Imam Dicko

Porter des observations sur certains projets ou contributions n'est pas facile. Cette tâche prend une autre dimension quand le projet émane d'un des principaux acteurs de la scène politique de notre pays, une personnalité aussi influente que l'imam Mouhamoud Dicko.

Un acteur qui laisse peu de personnes indifférentes.

En effet, les jugements portés seront subjectifs, car le plus souvent, le contenu est oublié, ignoré et l’occasion justifiant le larron l'auteur, l'imam Dicko, qui cristallise toutes les frustrations pour certains sera encore plus la cible d'attaques virulentes de ceux-là.

Ces attaques seront d’autant plus profondes que l'espoir suscité par l'ampleur des mobilisations était important.

Le manifeste de l'Imam Dicko a plusieurs mérites

  1. Il crée une dynamique de réflexions, d'échanges à un moment où la vie politique est comme dans une sorte de torpeur.
  2. Il met l'accent sur la situation de crise, périlleuse comme le souligne, que connaît le pays et, cultive l'unité, la tolérance, et surtout qu'il est parmi les plus interpellés
  3. Il reconnaît qu'il a fait des erreurs et les assume ce qui est une preuve de courage
  4. Il prend à témoin l'opinion publique et internationale qu'il n'a pas d'agenda caché, qu'il ne sera pas candidat à un poste politique
  5. Il tient un langage de rassemblement de toutes les forces sans exclusives, pour le succès de la Transition avec la mise en chantier des réformes gage de paix de sécurité et de stabilité pour le Mali
  6. Il a lancé un cri de cœur sur la crise multidimensionnelle que traverse le pays
  7. Il s'est engagé à peser de tout son poids afin de créer avec d'autres acteurs des conditions pour la résolution des problèmes brûlants du pays

Comme je l'ai souligné je fais le choix de donner mon point de vue sur le contenu intrinsèque du document. Dans cet esprit, l'autocritique de l'imam est à saluer.

Je souhaite que les échanges sur ce manifeste se fassent dans un esprit de tolérance, que les invectives et autres quolibets soient mis de côté.

Les querelles de leadership doivent céder le pas aux échanges francs, sans complaisance aucune.

C'est peut-être trop simple ou très tôt pour certains tant les rancœurs sont profondes, ceci peut se comprendre.

Tôt ou tard la classe politique dans son ensemble doit se trouver, échanger sans passion, afin de faciliter l'application des réformes. De ce point de vue l'Imam a marqué des points.

Baidy Maguiraga

11 octobre 2020

Les enjeux de la transition au Mali

 

Une nouvelle page de l’histoire du Mali va s’ouvrir avec l’avènement d’une nouvelle république. Nul besoin d’épiloguer sur le diagnostic de la situation de délitement du pays. Loin de nous l’idée d’occulter la gouvernance récente, question de pertinence, le moment du bilan de la situation politique du pays depuis l’indépendance, pourra se faire plus tard dans la sérénité, sans complaisance aucune.

Regardons vers l’avenir pour bâtir une société, plus humaine, plus démocratique et solidaire. Travaillons dans l’inclusivité pour que cette transition soit la dernière de l’histoire du Mali.

L’ex-Président américain Barack Obama déclarait dans un discours au Ghana en 2009 : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais des fortes institutions ». Cette citation du président Obama est peut-être à relativiser quand on pense aux Grands hommes comme Nelson Mandela, Thomas Sankara, Jerry Rawlings, mais dans le contexte actuel du Mali, elle doit être comme une boussole pour la transition. Pour qu’elle soit une référence nous devons mener des réflexions profondes autour de certaines réformes, eu égard à sa durée, qui compte tenu de la pression internationale (CEDEAO, Nations Unies,) sera relativement courte dans le cas le plus favorable, à cette durée.

Un Président, avec moins de pouvoir

A l’image de pays comme le Ghana, l’Afrique du Sud ou l’Allemagne nous devons à partir d’institutions fortes, favoriser l’alternance, avec l’élection du président de la république au suffrage indirect (par les députés par exemple) sans premier ministre, ou bien, un Président sans beaucoup de pouvoir avec un Premier ministre dont la désignation, l’élection et la fin du mandat en dehors des élections dépendront du Parlement (des députés).

Favoriser l’inclusivité dans les élections législatives

La signature de l’Accord issu du processus d’Alger, a pour conséquence une réforme de la constitution, concomitamment avec une décentralisation aussi bien au niveau régional, que local.

L’esprit de cet Accord est le partage du pouvoir, la participation active des populations au développement et à la recherche de solutions aux problèmes de leurs localités.

Le parlement qui traite des problèmes nationaux doit dans cet esprit être composé n’ont pas uniquement des membres du parti majoritaire dans la circonscription, mais, refléter tant soit peu l’image politique de cette circonscription. L’introduction du mode de scrutin proportionnel permettra de favoriser l’inclusivité, le partage du pouvoir. Elle est un gage de stabilité, de bien vivre ensemble.

Un organe unique indépendant de gestion des élections

En vue de favoriser l’alternance dans la gestion du pouvoir par une sanction à partir des urnes, de la mauvaise gouvernance, il est impératif que les élections soient crédibles et transparentes d’où la nécessité de créer un organe Unique et indépendant de gestion des élections, avec en son sein une structure chargée du contentieux électoral. Cet organe proclamera les résultats définitifs de toutes les élections et les gérera toutes y compris les élections syndicales.




Des modifications sur la loi électorale

Au niveau de la loi électorale, toujours dans le souci d’organiser des élections libres et transparentes, certains articles de la loi susceptibles de porter préjudice au bon déroulement du scrutin doivent être revus. Les mesures suivantes vont dans le sens d’une organisation plus transparente des élections :

  1. La proclamation des     résultats bureau de vote par bureau de vote
       

  2. La mise sur internet     des résultats bureau de vote par bureau de vote
       

  3. Les procurations,     elles doivent être soumises à la signature des responsables de     l’Organe unique de gestion des élections.
       

  4. Les procès-verbaux     doivent comporter le nombre de procuration pour chaque bureau de     vote
       

  5. Des mesures doivent     être prises afin que les auteurs des infractions constatées tout     le long du processus soient sanctionnés rapidement    
       

  6. Une copie du fichier     doit être remise au Représentant du parti majoritaire et une copie     au Chef de file de l’Opposition, après chaque mise à jour.

 

Un Etat Civil biométrique et un système de vote biométrique

L’expérience des législatives de mars 2020 doit nous amener aussi à réfléchir sur, comment diminuer le poids de l’argent. Des images montrant l’achat de cartes d’électeurs ont fait le tour des réseaux sociaux aussi bien aux Présidentielles de 2018, qu’aux dites législatives.

Il nous a été donné de constater que des électeurs en possession de leur carte Nina, inscrits dans un bureau de vote ne pouvaient pas voter, car ils ne trouvaient pas leur carte d’électeurs. Des concurrents à la liste pour laquelle ils sont susceptibles de voter ont pu retirer leur carte les empêchant ainsi de voter ce dans l’impunité la plus totale.

D’autre part, pour rendre le fichier électoral plus fiable, il est important que l’Etat Civil soit biométrique. En effet pour des élections crédibles et transparentes il faut non seulement, un vote biométrique mais également un contrôle systématique de la mise à jour du fichier électoral, permettant l’inscription des électeurs potentiels et la radiation de certains électeurs prévue par la loi électorale. La fiabilité de ce processus passe nécessairement par la mise en place d’un Etat Civil biométrique.

Ces deux points, à défaut de prospérer pendant les concertations doivent être des recommandations prioritaires, après la transition. Le vote biométrique pourra se faire ne serait ce que partiellement dans un premier temps, eu égard à la couverture partielle du réseau Internet

Un organe unique et indépendant de régulation de la communication

La transparence ainsi que la crédibilité des élections passent par une gestion impartiale et équitable de la communication, entre les acteurs de la vie politique. La communication est un instrument indispensable pour la prise du pouvoir. N’a-t-on pas coutume de dire, qui a l’information a le pouvoir ?

Les deux organes de Communication à savoir, le Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat et la Haute Autorité de Communication du Mali doivent fusionner, en remplissant les fonctions des deux et, donner naissance à un Organe Unique et indépendant de Gestion de la communication. Cet Organe doit avoir plus de pouvoir, il doit notamment avoir le pouvoir de nommer les Directeurs de tous les Médias d’Etat et, avoir un droit de regard sur plusieurs structures de communication.

Une transition consensuelle, inclusive et neutre

Le Dialogue National inclusif fut un agrégat des consultations depuis les communes dans leur quasi-totalité. Un diagnostic sans complaisance de la situation délétère du pays fut fait et des recommandations et résolutions embrassant l’ensemble des problèmes du pays ont été adoptées. Les recommandations sont au nombre de 115 dont 76 résolutions à court terme, 38 à moyen terme et une à long terme. La transition ne pourra malheureusement pas appliquer toutes ces recommandations.

Pour qu’elle soit une crédible, cette transition doit être consensuelle, inclusive et neutre.

Baidy MAGUIRAGA

18 juin 2020

Mali, vers un gouvernement d'union nationale ?

Mali-géo

Sur le discours d IBK je suis resté sur ma faim. C'est possible qu'il ne  soit  pas allé  loin dans la satisfaction des revendications  pour une raison  tactique, comme le pensent  certains.

Nous sommes des Républicains  et l'institution  présidentielle  doit être  le ciment  de la cohésion  nationale. C’est autour d' elle que nos Partenaires Extérieurs, qui ont beaucoup  fait pour le pays, pourront nous aider plus  facilement  dans la recherche  de solutions  à  cette crise.

Ce qui est sûr c est que les revendications majeures comme la dissolution de l'Assemblée et  la dissolution de la Cour Constitutionnelle sont  impératives. Le Président s'il a le souci de l'avenir du pays  comme je crois doit les satisfaire.

La dissolution de l'AN est simple , en tant que Président ,l'article 42 de la Constitution  le lui permet.Pour la Cour Constitutionnelle il a les moyens de  convaincre  ses membres de rendre leur démission. Il n'y a pas besoin de les remplacer il faut carrément supprimer cette Institution dans l'élaboration des réformes, en ajoutant ces prérogatives et autres rôles  à la Cour Suprême, puis veiller pour que  sa composition  soit moins dépendante de l'Exécutif. Si ceci n' est pas possible  on doit changer en profondeur le mode de désignation de ses membres.

 IBK doit donner un signal fort de sa bonne volonté  d'oeuvrer pour la stabilité du pays , par  la satisfaction de ces deux revendications avant le vendredi. Dans cette hypothèse la marche du vendredi 19 juin pourra être annulée ce qui montrerait la bonne volonté des Opposants du M5.

Si les organisateurs persistent et maintiennent la marche, ceci signifierait qu ils ont un autre agenda et que la survie du pays est le cadet de leur souci ,surtout que le Président a parlé solennellement d'un gouvernement d'union nationale. L'hypothèse  du maintien  de la marche du 19 juin dans le cas de la satisfaction de ces revendications  majeures paraît  peu probable ..

D'autre part , il est illusoire de vouloir faire des élections tant que les réformes n'auront pas été faites pour les raisons que nous savons tous .Le rôle de l argent n ' a jamais été aussi déterminant que pendant les législatives  de mars 2020.Il faut réfléchir sur les mécanismes qui diminuent le plus possible ce rôle.Le vote électronique est une partie de la solution car elle élimine l'achat des cartes d'électeurs ...

 Ces réformes telles que déclinées au cours du Dialogue National Inclusif doivent être faites par ce Gouvernement d'union nationale.

Plusieurs propositions intéressantes ont été faites sur le sort de  l'Assemblée Nationale.  Je croîs comme certains observateurs, qu 'il faut garder les députés retenus lors de la proclamation des résultats  provisoires du MATD. Ils doivent constituer l'ossature d'une Constituante  qui inclurait,une  soixantaine de personnes désignées pour 1/3 par la Majorité autour du Président, 1/3 par la Société Civile et 1/3 par le M5. 

Des critères de probité  et d'intégrité   doivent être définis pour la désignation des membres du bureau  de cette constituante  et des critères plus sélectifs pour la désignation de son Président. 

Les personnes désignées parmi la soixantaine ainsi que les membres du Bureau ne pourront pas se présenter aux prochaines élections législatives ou présidentielles.

Pour le financement des activités  de cette Constituante on pourra faire appel aux Nations unies ,à l' UE ou à d'autres pays.

Une feuille de route avec une évaluation périodique doit être validée , la durée de sa mise en oeuvre et les contours (format, contenu, chronogramme..)  doivent être discutés dans un esprit de consensus , sans oublier son évaluation politique à mis terme. 

Le délitement de l 'État conséquence de la crise multiforme dans laquelle se trouve le pays doit nous inciter à la retenue, éviter un saut dans l inconnu. Nous ne devons pas oublier les soldats étrangers et maliens morts  pour la défense de la sécurité des populations ,pour la sauvegarde de l'unité nationale et pour l'intégrité territoriale. Nous ne devons pas oublier les victimes civiles innocentes de cette crise. Nous ne devons pas oublier que l'État est loin d' assurer son rôle régalien  dans une bonne partie du territoire .

Nous avons vu la forte mobilisation pour l école et pourtant cette situation de non ouverture des écoles perdure au Centre et au Nord.

Tous ces faits doivent nous interpeller et nous inciter à trouver un terrain d'entente , à espérer qu au sortir de cette transition ils seront résolus

 

Baidy Maguiraga

 

11 mai 2020

Elections législatives 2020 au Mali - Un imbroglio électoral de plus

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La Cour Constitutionnelle vient de mettre fin de façon maladroite à l’imbroglio des élections législatives. Compte tenu de la situation difficile que connaît le pays, il est important, même nécessaire d’arrêter de regarder dans le rétroviseur pendant un certain  temps (même si, nous serons obligés de le faire pour l’avenir), d'arrêter les contestations et de mettre à profit ce temps pour réfléchir sur des réformes politiques et institutionnelles appropriées pour un meilleur avenir ….

Si la Cour  Constitutionnelle a été décriée et traiter de tous les noms d'oiseaux à juste raison, l'honnêteté intellectuelle commande de reconnaître que le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) a fait de son mieux.

Aucune œuvre humaine n'est parfaite, il y eut certainement des erreurs ou quelques cafouillages dans certaines circonscriptions où les erreurs commises ont été utilisées à tort par la Cour Constitutionnelle contre certaines listes. Malgré cela, force est de reconnaître que l'organisation de ces élections est de loin meilleure, que celle chaotique des présidentielles de 2018, du moins jusqu'à leur proclamation par le Ministère de l'Administration Territoriale. On peut illustrer ce changement qualitatif par les procurations. Elles ont été utilisées au cours de ces élections de façon plus juste plus responsable.

Je reconnais que compte tenu des frustrations, du déni de justice de la Cour constitutionnelle, ne pas regarder dans le rétroviseur est un exercice difficile.

Mais, à quelque chose malheur est bon, cet imbroglio électoral doit nous aider à prendre conscience de la nécessité de réfléchir et de promouvoir de réformes politiques et institutionnelles idoines.

Ces réformes ont d’ailleurs été identifiées et, recommandées lors du Dialogue National inclusif. Celle qui est relative à la transparence des élections est la création de l’Organe unique et indépendant de Gestion des Elections.

Cet organe unique de gestion des élections doit être, indépendant, autonome.

Il doit être indépendant, être à l’abri de quelque formes de menace ou chantage que soient ; les mandats de ses membres doivent être à l'abri des pressions de l’Exécutif.

Cet Organe devra avoir en son sein une équipe de juristes composés de magistrats, d'avocats et de personnalités dont les qualités morales et intellectuelles sont reconnues.

Cette structure fera partie intégrante de l’organe unique de gestion des élections, mais elle s'occupera principalement des contentieux électoraux.

Ce faisant on fera l'économie d'une proclamation, celle de la Cour Constitutionnelle dont les arrêts sont le plus souvent contestés et surtout sources de tensions,

La mise en place d'un Organe Unique de Gestion des élections des élections est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour la transparence des élections. En effet les dernières élections nous ont montré l’utilisation arrogante de l'argent par l'achat de cartes, le vote avec la carte d'autrui et surtout la rétention des cartes d'électeurs susceptibles de voter pour un adversaire. J'ai pu le constater de visu, des électeurs inscrits dans un bureau de vote et ne trouvant pas leur carte d'électeurs et, ayant en main leur carte NiNA.

La seconde condition d'élections plus transparentes et où le riche n'a aucun moyen de contrôler le vote d'un électeur est l'instauration du vote électronique

Certains retoqueront que c'est coûteux ! Oui mais l’enjeu est important. C’est la stabilité, le respect de la légalité, le rapprochement des populations avec les personnes librement choisies, l'application plus facile du programme de l'Exécutif, bref un Etat fort fier de son rôle régalien

 

Baidy Maguiraga

 

 

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